(textes : Présentation/reconnaissance Loïc Jugue. Phytothérapie: C. Lahmek. Botanique : Véronique Pellissier/Loïc Jugue. Photos: Loïc Jugue/Philippe Roth/ Véronique Pellissier.)
Présentation
La benoîte, une plante bénite... rien que ça!
Si vous passez par le bois de Vincennes, vous la croiserez partout, humble plante aux feuilles collées au sol d'où émergent des tiges grêles ornées de petites têtes à la Pennet, comme une sorte de coiffure retombante. Et oui c'est la benoîte, plante de la même famille que la ronce et le fraisier.
Reconnaissance
Cette plante vivace passe la majeure partie de son temps sous forme de rosette de feuilles collées au sol, d'un vert foncé. Puis émergent une ou des tiges florifères, dotées de petites fleurs jaunes. A maturation, elles se transforment en petites têtes ébouriffées (les fruits), portées par une tige grêle.
Risque de confusion avec la benoîte des ruisseaux, beaucoup plus rare (espèce protégée en île de France) dont les fleurs sont pendantes.
Propriétés médicinales
Au Moyen-Age, elle constitue déjà un remède de la dysenterie. Au XVI ème siècle, on utilisait les vertus stimulantes et stomachiques du vin et de la racine de benoîte.
La benoîte est restée un remède courant de médecine populaire. C'est un tonique aromatique, astringent et fébrifuge. On l'a utilisée dans diverses affections digestives, les états fébriles légers... Par voie externe, elle constitue un bon bain de bouche ou un détergent et cicatrisant des plaies rebelles (on emploie dans ce cas la racine macérée ou bouillie dans du vin).
Phytothérapie
Partie utilisée : le rhizome surtout. (Renferme beaucoup de tanins).
Action : astringent, tonique.
Utilisation : comme tonique astringent dans l'atonie des voies digestives, les gastralgies, les dyspepsies atoniques et les diarrhées chroniques. On peut employer l'infusion ou la décoction de racine fraîche ou sèche. La benoîte est également utilisée pour traiter les affections buccales et pharyngées ; en gargarismes, elle raffermit les gencives enflammées saignant facilement et soulage les aphtes.
Rentre aussi dans la composition de spécialités vendues en pharmacie.
Est utilisée en homéopathie ; existe en teinture mère*.
Propriétés culinaires
Les jeunes feuilles (avant l'apparition des fleurs) se mangent en salade. La benoîte a servi à aromatiser les alcools (bière, vin).
Usages divers
La racine et parfois la plante entière ont servi pour teindre la laine et lui donner une couleur brun orangé.
Fleur
Fleurs jaunes à 5 sépales et 5 pétales.
Couleur
Jaune
Fruit
Akène crochu
Tige
Velue, grêle, érigée, légèrement ramifiées, rougeâtre.
Feuille
Grandes feuilles basales en rosette, pennées*(trois à sept folioles), dentées et pétiolées. Les feuilles caulinaires sont plus petites et moins découpées (divisées en trois), elles possèdent un stipule denté (petites feuilles embrassant la tige).
Hauteur
30 à 50 cm.
Habitat
Forêt, haie, friche, bord de chemin.
Catégorie
plante herbacée
Autres noms
Herbe de Saint-Benoît, gariot, racine bénie, avence, herbe du bon soldat
Nom anglais
Herb Bennet
Nom allemand
Nelkenwurz, echte Nelkenwurz, Erdrose
Nom italien
Cariofillata
Nom espagnol
Hierba de san benito
Origine
Europe, Asie, Afrique du Nord, Amérique du Nord, Australie
Protection
sans